Challenge 2#2 – Ma mère

Ma mère

Je continue la lecture des 1018 de ma PAL avec Ma mère, de Georges Bataille, paru en 1973, dans le cadre du Printemps du Challenge Les Quatre Saisons.

Titre très étrange que celui-ci. Le héros, Pierre, raconte comment sa mère l’a initié à la perversion. C’est un récit qui met particulièrement mal à l’aise, bien que très court, et nous entraîne dans une spirale infernale des plus malsaines. La débauche qui amène un quasi inceste rend le lecteur malade, et en même temps Pierre continue à aimer et idolâtrer sa mère. Le dégoût et le respect se mêlent dans une danse orgiaque qui ne peut mener qu’à la mort.

100 pages suffisent à vous retourner. C’est avec ce genre de texte qu’on se rend compte que les mots ont un pouvoir. Bref, une claque.

Elle dit :

– Tu ne m’as pas connue. Tu n’as pas pu m’atteindre.

– Je t’ai connue, lui dis-je. Maintenant, tu reposes dans mes bras. Quand mon dernier souffle viendra, je ne serai pas plus épuisé.

– Embrasse-moi, me dit-elle, pour ne plus penser. Mets ta bouche dans la mienne. Maintenant, sois heureux à l’instant, comme si je n’étais pas ruinée, comme si je n’étais pas détruite. Je veux te faire entrer dans ce monde de mort et de corruption où déjà tu sens bien que je suis enfermée ; je savais que tu l’aimerais. Je voudrais que maintenant tu délires avec moi. Je voudrais t’entraîner dans ma mort. Un court instant du délire que je te donnerai ne vaut-il pas l’univers de sottise où ils ont froid ? Je veux mourir, « j’ai brûlé mes vaisseaux ». Ta corruption était mon œuvre : je te donnais ce que j’avais de plus pur et de plus violent, le désir de n’aimer que ce qui m’arrache les vêtements. Cette fois, ce sont les derniers.

Ma mère, Georges Bataille, 1018, 1973

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