Mini-critiques 11

Bienvenue dans ce onzième post de mini-critiques. Les premiers sont disponibles ici.

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Sous le gui, Angela Morelli, Harlequin, 2013

Sous le guiQuand Julie se retrouve coincée dans le hall de son immeuble, incapable de débloquer la serrure de sa boîte aux lettres où sont enfermés les cadeaux de Noël de ses enfants, c’est Nicolas, son nouveau voisin, qui vient à son secours. Une aide providentielle, qui la trouble infiniment. D’abord parce que, d’habitude, c’est son rôle d’aider les autres ! Mais surtout parce que Nicolas est terriblement séduisant, et qu’il éveille en elle des émotions qu’elle croyait disparues à jamais, depuis qu’elle a perdu son mari, trois ans plus tôt. Et comme, dans les jours qui suivent, elle ne cesse de penser à son mystérieux voisin, elle finit par décider de suivre son instinct et lui propose de passer le réveillon de Noël chez elle…

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Une petite nouvelle très courte, exclusive en ebook chez Harlequin. Rien de particulier à dire sur ce titre, on le lit très rapidement et on l’oublie vite !

Catégories : nouvelle, romance

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Canada, Richard Ford, Éditions de l’Olivier, 2013 (Prix Femina étranger)

Canada« D’abord, je vais vous raconter le hold-up que nos parents ont commis. Ensuite les meurtres, qui se sont produits plus tard. »
Great Falls, Montana, 1960.
Dell Parsons a 15 ans lorsque ses parents braquent une banque, avec le fol espoir de rembourser un créancier menaçant. Le hold-up échoue, les parents sont arrêtés, et Dell a désormais le choix entre la fuite et l’orphelinat. Il traverse la frontière et trouve refuge dans un village du Saskatchewan, au Canada. Il est alors recueilli par le propriétaire d’un hôtel, Arthur Remlinger, qui le prend à son service. Charismatique, mystérieux, Remlinger est aussi recherché aux États-Unis…
C’est la fin de l’innocence pour Dell qui, dans l’ombre de Remlinger, au sein d’une nature sauvage et d’une communauté pour qui seule compte la force brutale, cherche son propre chemin. Canada est le récit de ces années qui l’ont marqué à jamais.
Ce roman, d’une puissance et d’une beauté exceptionnelles, marque le retour sur la scène littéraire d’un des plus grands écrivains américains contemporains.

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Bien sûr, mes parents étaient semblables à eux-mêmes, malgré leur uniforme de détenu ; mon père était grand, amaigri, mais toujours bel homme (il s’était rasé et peigné pour leur extraction) ; ma mère, agacée, résolue, passionnée. En même temps, ils n’avaient pas tout à fait leur physionomie familière à mes yeux. Rien de ce qui s’était passé n’était normal. Les changements qui s’étaient opérés sur eux, et en eux, défiaient pour moi toute idée du familier. On aurait dit deux personnes que je connaissais, mais vues de loin, séparées de moi par un gouffre insondable et bien plus infranchissable que la frontière désormais entre nous. Je pourrais dire que leur familiarité intime en tant que parents se fondait dans leur humanité générale et ordinaire, l’une neutralisant l’autre et les rendant tous deux ni tout à fait familiers, ni tout à fait aléatoires et indifférents à mon cœur. En descendant avec précaution ces marches qui les menaient au panier à salade, lequel les conduirait moteur grondant vers le Dakita du Nord et l’avenir, ils devenaient un peu une énigme pour moi, une énigme que je partageais sans doute avec les autres enfants innocents de parents criminels. Pour le savoir, je ne les en aimais pas moins. Mais en regardant cette photo, j’avais le sentiment que je ne les reverrais jamais. En somme, sur un temps si court, ils étaient devenus deux autres totalement perdus pour moi. Tout ce qu’il semblait leur rester, c’était ce que chacun représentait pour l’autre, mais même ça, ils ne l’avaient plus vraiment.

Canada, c’est l’histoire d’une famille qui se délite peu à peu. Le rythme est assez lent, mais comme dans une partie d’échecs, certains coups sont décisifs. Deux bémols néanmoins : la quatrième de couverture, qui raconte 90 % du roman, et la fin, qui donne l’impression d’avoir été bâclée, comme si l’auteur ne savait pas comment finir son roman. À noter néanmoins de très beaux passages, comme celui ci-dessus ou encore :

Le temps se referme sur les événements quand on ne connaît pas grand chose de lui. Or, je l’ai déjà dit, le temps ne voulait rien dire pour moi, là-bas.

Catégories : littérature américaine, récit de vie, prix Femina

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La colline aux esclaves, Kathleen Grissom, Charleston, 2015

La colline aux esclaves

Dans une plantation de tabac en Virginie, à la fin du 18e siècle, un terrible secret va révéler le meilleur et le pire des individus – et pourrait déchirer le petit monde de la dépendance.
 Ayant perdu ses parents irlandais lors de sa traversée de l’Atlantique, la petite Lavinia, âgée de sept ans, amnésique de son passé tragique, se retrouve domestique à la dépendance pour rembourser son passage. Placée avec les esclaves de la cuisine, sous la protection de Belle, fille naturelle du maître, Lavinia apprend à faire le ménage, la cuisine et le service, guidée par l’amour et la force tranquille de sa nouvelle famille. Cependant, malgré tous ses efforts, elle ne peut pas faire abstraction de sa peau blanche. Tandis qu’elle pénètre peu à peu dans l’univers de la grande maison, marqué par un maître absent et une maîtresse aux prises avec l’opium, Lavinia est amenée à chevaucher dangereusement deux mondes que tout oppose. Lorsqu’elle épouse le fils instable du maître et endosse le rôle de maîtresse, la loyauté de chacun est remise en question, de dangereuses vérités sont dévoilées et des vies se retrouvent menacées. 
 À travers les yeux de Belle et de Lavinia, ce premier roman de Kathleen Grissom nous livre une histoire de classe, de race, de dignité, de lourds secrets et de liens familiaux, une histoire déchirante mais, finalement, pleine d’espoir.

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Nous suivons les deux héroïnes, Belle et Lavinia, au XIXe siècle, alors que l’esclavage régit encore beaucoup de vies aux États-Unis. C’est un récit difficile, peut-être plus que La Couleur des sentiments (même si ces deux histoires ne se passent pas à la même époque). On s’attache notamment à Mama et Papa (Mae et Georges), qui tentent de subvenir aux besoins de leur grande famille recomposée. Ce qui touche particulièrement d’ailleurs, c’est cet attachement viscéral aux uns et aux autres, cet amour qui grandit sans cesse. Un beau roman.

Catégories : littérature canadienne, esclavage, histoire de femmes

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 La France et les Français, The New Yorker, Points Seuil, 2010

La France et les FrançaisLa France et les Français constituent une source d’inspiration inépuisable pour les dessinateurs virtuoses du New Yorker, le magazine culte de la presse américaine depuis 1925. Des Françaises reines de la mode au chauffeur de taxi mal luné, ce livre est une sélection des deux cents meilleurs dessins consacrés aux petits travers de l’Hexagone.

« Très chics, un peu snobs, souvent absurdes, presque toujours décalés et volontiers névrosés, ces cartoons sont la quintessence de l’esprit new-yorkais. » Le Monde

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J’aime beaucoup les dessins du New Yorker, je les trouve souvent brillants et plein d’humour. Ce tome-ci m’a néanmoins un peu déçue : certaines vignettes sont sympathiques mais il est quand même moins fort que les autres, notamment L’humour des femmes et L’humour des livres.

Catégories : strip, comics, New Yorker, littérature américaine

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Une femme sous la menace, Nora Roberts, Michel Lafon, 2013

Une femme sous la menaceÀ 16 ans, Elizabeth Fitch est une jeune fille modèle à l’avenir tout tracé : élève surdouée, elle s’est toujours pliée aux ordres de sa mère, une femme froide et autoritaire. Jusqu’au jour où elle décide de se rebeller. Avec son amie Julie, elle s’offre une soirée dans la discothèque la plus branchée de la ville, propriété du puissant clan Volkov. La folle nuit finit tragiquement quand Liz assiste à un règlement de comptes entre membres de la mafia russe. Devenue un témoin gênant, elle est obligée de disparaître.
Douze ans plus tard, Abigail Lowery s’est installée à la périphérie d’une petite ville au fin fond de l’Arkansas. Elle vit en recluse, travaillant en free-lance, et piratant régulièrement le réseau Volkov qui a échappé à la justice et continue de la traquer. Mais cet équilibre précaire se trouve menacé quand Brooks, un séduisant trentenaire, chef de la police locale, décide d’en savoir plus sur cette jolie femme si discrète…

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Nora Roberts nous entraîne cette fois dans une romance teintée de policier. Malheureusement, nous pouvons regretter qu’il nous manque les dix années de traque entre le règlement de compte de la mafia russe et la rencontre entre Brooks et Abigail. En fait on n’apprend que tardivement ce qui s’est réellement passé, ce qui met de côté le véritable danger qui guette Abigail. Malgré cette critique, cela reste un bon petit divertissement.

Catégories : littérature américaine, Nora Roberts, policier, romance

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Pour une fois, David Nicholls, Belfond, 2013

Pour une foisMort professionnel, fantôme au jeu phénoménal, Stephen McQueen rêve de voir sa carrière d’acteur enfin décoller. Car il le sait, il le sent, c’est lui la star de demain ! Mais passer d’une vie de loser à celle de tête d’affiche est un parcours bien chaotique… Écrit en 2005, un roman drôle, tendre et cynique sur le star-system, et un condensé de tout ce qui a fait le succès de Pourquoi pas ? et d’Un jour.
Dans la lignée d’
Un jour, une comédie à l’anglaise irrésistible, qui enchaîne chausse-trappes et quiproquos, sur les tribulations amoureuses d’un comédien raté pris dans les mailles d’un star-system impitoyable.
La poisse, Stephen McQueen connaît bien. Un divorce mal cicatrisé, une enfant qui le prend de haut, un studio minable dans une banlieue perdue, un CV qui déborde de rôles de figuration muette et inanimée… Pour ce trentenaire londonien, la vie a un goût amer.
Pourtant, il le sait, il le sent, il ne lui manque pas grand-chose pour enfin mettre son nom en haut de l’affiche.
Et voici que le destin semble lui offrir une chance de révéler son talent. Promu doublure-remplaçant du célébrissime et so sexy Josh Harper, Stephen attend chaque soir l’occasion de jouer les premiers rôles.
Mais l’arrogante star n’est pas prête à partager la vedette, et prend même un malin plaisir à tourmenter et humilier ce pauvre Stephen.
Alors que ce dernier pensait avoir touché le fond, la fortune place sur son chemin la belle et sensible Nora, la femme de Josh…
L’amour ou la gloire, telle est la question.

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Le début commence bien, la suite part un peu en eau de boudin. C’est dommage, car il y a une ressemblance plutôt agréable avec Pourquoi pas ? (notamment dans le traitement du héros). J’ai été un peu déçue par ce titre alors que le synopsis était original et que l’humour semblait être au rendez-vous.

Catégories : littérature américaine, David Nicholls

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Une saison pleine de promesses, Cathy Kelly, Presses de la cité, 2013

Une saison pleine de promessesAprès avoir reçu par la poste un livre de magie qui ne lui était pas destiné, une demoiselle d’un certain âge décide de prendre enfin sa vie en main et de se montrer audacieuse. Une jeune femme, qui se méfie des hommes comme de la peste depuis que son fiancé l’a quittée devant l’autel, se rend à contrecœur au mariage de sa meilleure amie ; elle ignore qu’une belle rencontre l’y attend. Une mère divorcée essaie tant bien que mal de faire face aux récriminations incessantes de sa fille, qui ne se remet pas de la séparation de ses parents… Au fil de ces histoires mettant en scène des personnages féminins de tous âges et de tous horizons, Cathy Kelly nous invite à une parenthèse enchantée, tantôt émouvante, tantôt drôle, toujours empreinte de douceur.

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Ce texte est composé d’une série de mignonnes petites nouvelles. On passe un bon moment pendant cette lecture, un moment doudou, mais rien d’inoubliable. Il y a l’idée d’un renouveau, qu’on peut aller de l’avant malgré les épreuves.

Catégories : littérature anglaise, nouvelles, histoires de femmes

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La Trilogie Italienne, Irene Cao, JC Lattès, 2014

Elle n’a encore jamais vraiment aimé.
Lui n’a connu que la face sombre de l’amour.
Venise les réunira dans un voyage des sens étonnant.
Elena a vingt-neuf ans. Restauratrice d’art à Venise, elle se passionne pour son métier et consacre toutes ses journées à la fresque d’un palais de la lagune. Du moins, jusqu’à l’arrivée de Leonardo, un jeune chef cuisinier d’origine sicilienne, venu ouvrir un restaurant dans la Sérénissime. Très vite, Leonardo perce à jour la véritable nature d’Elena : un ange qui cache en lui un démon tourné vers les sens et le plaisir. Un démon que lui seul pourra libérer, mais à une condition : qu’Elena ne tombe jamais amoureuse de lui.

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La Trilogie Italienne est une romance sympathique pour le côté vénitien. Par ailleurs, contrairement à Cinquante Nuances, ça fait plaisir de ne pas avoir comme héroïne une jeune fille complètement naïve ! Après, on peut quand même regretter un peu l’éternel aspect « c’est l’homme qui sait tout et qui va tout t’apprendre ». C’est un texte qui est décrit comme érotique mais qui ne l’est pas plus que ça. Cette trilogie se lit rapidement, et la traduction est bien faite, ce qui n’est pas évident !

Catégories : littérature italienne, romance, trilogie

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Scarlet, Chroniques lunaires Livre II, Marisa Meyer, PKJ, 2013

ScarletDepuis les lointaines étoiles jusqu’aux recoins d’une sombre forêt, les destins de Scarlet et de Cinder semblent liés.
Alors que l’une cherche sa grand-mère mystérieusement disparue et que l’autre poursuit la quête de ses origines, la menace lunaire qui pèse sur l’humanité se renforce.
Cinder et Scarlet parviendront-elles à lui résister ?

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J’avais beaucoup aimé le premier livre consacré à Cinder, ce robot dont le destin était semblable à celui de Cendrillon. Là j’ai été un peu déçue : on ne retrouve quasiment pas Cinder qu’on avait laissé dans une situation très délicate en fin d’ouvrage. Ici, c’est Scarlet qui est l’héroïne, dans la lignée du Petit Chaperon Rouge. Cette volonté de l’auteur d’avoir une autre héroïne forte est un peu frustrante. Néanmoins, ça se laisse lire !

Catégories : Young Adult, série, littérature américaine

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Recommencer, Pierre Vavasseur, JC Lattès, 2010

RecommencerInnocent Cinque, trente-neuf ans, persuadé que la vie n’a aucun sens et que l’amour n’existe pas, est aussi un fichu distrait. C’est ainsi que lors d’un voyage à Londres, il passe sous les roues d’un bus à deux étages parce qu’il a oublié de regarder à gauche.
Mais la brève existence d’Innocent n’est rien à côté de ce qui l’attend…
Avec ce nouveau roman drôle, métaphysique et romantique, Pierre Vavasseur nous entraîne dans les vertiges de la vie après la vie. Et si c’était là le bonheur ?

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Un titre mignon mais sans plus, il y a quelques moments drôles mais je n’ai pas vraiment accroché. Nous rencontrons Dieu et sa secrétaire, nous faisons connaissance avec le paradis, mais le traitement de l’histoire m’a semblé un peu vide.

Catégories : littérature française

10 thoughts on “Mini-critiques 11

  1. J’ai trop envie de lire La colline aux esclaves, il a l’air génial ! Scarlet avait été, pour moi, une meilleure lecture que Cinder, car moins prévisible dans l’ensemble.

    • Je te confirme pour La Colline aux esclaves ! Et effectivement, je comprends ce que tu dis pour Scarlet, mais je pensais que j’allais retrouver Cinder (j’aurais pu réfléchir au titre, mais bon… ;-)), résultat je suis restée sur ma faim. Mais le troisième tome est sorti hier, j’ai quand même hâte !

      • Oui en fait je pense qu’il faut penser qu’à chaque fois, un nouveau personnage principal arrive et en fait je trouve ça bien, ça évite de se lasser, surtout qu’on continue à les suivre! J’ai hâte aussi de lire Cress !

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