Challenge 3#1 – Les oiseaux se cachent pour mourir

Les oiseaux se cachent pour mourir

L’oiseau à la poitrine percée d’une épine suit une loi immuable ; il ne sait pas ce qui l’a poussé à s’embrocher et il meurt en chantant. À l’instant même où l’épine le pénètre, il n’a pas conscience de la mort à venir ; il se contente de chanter et de chanter encore jusqu’à ce qu’il n’ait plus de vie pour émettre une note de plus. Mais nous, quand nous nous enfonçons des épines dans la poitrine, nous savons. Nous comprenons. Et pourtant, nous le faisons. Nous le faisons.

Près de 900 pages pour ce pavé ! Les Oiseaux se cachent pour mourir est paru en 1977 et raconte l’histoire de la famille Cleary sur plusieurs générations. Meggie, que l’on découvre le jour de ses quatre ans dans les premières pages (en 1915), sera le fil rouge de cette saga familiale. Ses parents, son amant et ses enfants seront les autres marqueurs du livre.

La vie n’est pas évidente chez les Cleary. Le père travaille beaucoup, comme tondeur de moutons, et peut passer plusieurs semaines hors de la maison. La mère, Fee, cache une blessure. Son côté aristocratique ne l’empêche pas d’être une femme d’intérieur de premier plan. Viennent ensuite les enfants, plusieurs garçons et une seule petite fille. Les temps sont durs, mais la famille est plutôt heureuse en Nouvelle-Zélande.

De l’autre côté, Mary Carson. La vieille dame est veuve depuis des années et sans effet. Richissime, avec un immense domaine (faisant un peu penser à Tara dans Autant en emporte le vent), elle n’a d’yeux que pour le très séduisant père Ralph de Bricassart. Amour et haine se mêlent joyeusement dans le cœur de Mary. Sans héritier direct donc, elle décide de faire venir à ses côtés, à Drogheda, en Australie, son frère, Paddie Cleary, sa belle-sœur et leur tripotée d’enfants, afin de leur passer progressivement la main. C’est Ralph qui ira les chercher à la gare, et qui tombera sous le charme de la petite Meggie, neuf ans à l’époque, soit dix-huit ans de moins que lui…

Ce livre mêle habilement religion (très présente), amour, société (avec le développement de l’Australie de 1915 à la fin des années soixante)… Chaque personnage a ses forces et ses faiblesses, et même l’odieuse Mary Carson finit par toucher notre cœur. On a énormément de sympathie et d’affection pour cette famille qui tente de s’aimer autant qu’elle le peut, mais qui n’y arrive pas tout le temps.

La plume est belle, les sentiments exacerbés sont bien décrits, on sent sur soi la poussière australienne, on entend les mouches qui bourdonnent et ces magnifiques oiseaux qui entonnent leur chant du cygne en mourant.

Un grand roman.

Les Oiseaux se cachent pour mourir, Colleen McCullough, Pocket, 2011

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