Mini-critiques 5

Bienvenue dans ce cinquième post de mini-critiques. Les premiers sont disponibles ici.


Voici un petit point sur les livres lus mais dont je n’ai pas l’intention de faire un post complet, soit parce qu’ils ont été déjà très commentés sur la toile, soit parce qu’ils ne m’ont pas particulièrement plu, soit parce qu’au contraire ils m’ont vraiment plu mais que je n’ai pas réussi à mettre mes idées et ressentis en mots ! Je sais que derrière chaque livre, il y a des gens qui ont travaillé (l’auteur bien sûr, mais également l’éditeur, l’attaché de presse, le représentant, le libraire, etc.), et mon objectif n’est pas de descendre en flammes un ouvrage sur un blog, mais bien de mettre en avant les titres que j’ai aimés et que j’ai envie de voir partagés.

En quelques lignes vous trouverez ce que j’ai pensé de mes différentes lectures (la liste sera complétée au fur et à mesure, sans dépasser 10 titres par post pour ne pas que ce soit trop long). La vignette de l’article changera selon le dernier titre évoqué dans le post. Les livres que j’ai vraiment voulu mettre en avant ont droit à un post complet disponible à partir de l’onglet « Livres » (n’hésitez pas à aller consulter la liste des critiques).

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Lexi Smart a la mémoire qui flanche, Sophie Kinsella, Belfond, 2009

Lexi Smart est une fille plutôt normale : vingt-cinq ans, un boulot assez assommant, les dents pas très alignées, le cheveu désespérément terne, quelques kilos en trop, un appart minuscule, un fiancé un peu nul et très fauché et trois super copines avec qui elle fait la fête le vendredi soir.

Un beau matin, Lexi se réveille dans une chambre d’hôpital avec un sourire parfait, une cascade de boucles blondes, une silhouette de sirène, un beau gosse de mari richissime… et une amnésie partielle due à un accident de voiture : trois ans de sa vie viennent de s’effacer, Lexi ne se souvient de rien.
Qui est cette snobinarde qui prétend être sa meilleure amie ? Depuis quand Lexi vit-elle dans un loft luxueux ? Pourquoi ses trois copines ne répondent-elles pas à ses appels ? Qu’a-t-elle pu faire à ses collègues pour qu’ils la surnomment le Cobra ? Et qui est ce mystérieux architecte qui la harcèle de messages ?

Pour comprendre comment elle est passée de fille toute simple à garce carriériste, Lexi va devoir fouiller cette parenthèse de trois ans. Et ce qu’elle va découvrir pourrait bien lui donner quelques leçons pour l’avenir…

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Lorsque Lexi Smart se réveille, c’est le trou noir. Comme si les trois dernières années n’avaient pas existé. Elle se retrouve avec un mari, une grande maison, des soi-disant meilleures amies qu’elle ne reconnaît plus. Malgré le côté drôle et léger qui caractérise les livres de Sophie Kinsella, nous sommes là en face d’un problème qui n’est pas si anodin : l’amnésie. Et même si l’héroïne est du genre à avoir les deux pieds dans le même sabot, et à nous faire rire de ses gaffes improbables, contrairement aux autres titres (sauf peut-être Très chère Sadie), j’ai trouvé qu’il y avait une certaine tristesse et une nostalgie prononcée. Une lecture en demi-teinte.

Catégories : chick-lit, kinsella, littérature anglaise

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Dix petits indiens, Sherman Alexie, 1018, 2009

Dans une Amérique fragilisée par la menace terroriste, tout est source de divisions : les sexes, les races ou les classes sociales. À travers dix récits au timbre unique, portés par le souffle chamanique de la culture spokane, Sherman Alexie brosse le portrait d’une indianité prise dans les contradictions de ce pays. Étudiant, juriste, mère au foyer, poète, aucun n’échappe au racisme ou au poids du passé, mais tous rêvent d’une intégration réussie. À la fois drôle et grave, mais toujours radicale dans son exigence de justice et de liberté, la voix d’Alexie puise à la source même de l’expérience humaine et nous offre son livre le plus étonnant. 

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Le titre n’est bien sûr pas sans nous rappeler Les dix petits nègres d’Agatha Christie. Pourtant il s’agit ici d’un recueil de nouvelles. Le racisme y est bien sûr fortement présent, mais il n’y a aucun apitoiement dans l’écriture de Sherman Alexie. Néanmoins, je n’ai pas accroché à ce recueil. Une ou deux nouvelles sortent du lot, mais je n’ai pas réussi à rentrer dans l’écriture et dans les histoires. Un bonus pour la couverture que je trouve particulièrement réussie !

Catégories : littérature américaine, indien, nouvelles

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22 Britannia Road, Amanda Hodgkinson, Belfond, 2012

Séparé par la guerre, un couple se retrouve après sept années d’absence. Loin de la Pologne, dans cette petite maison anglaise du 22 Britannia Road, parviendront-ils à reconstruire leur foyer ? À s’aimer de nouveau alors que chacun porte en lui un très lourd secret ? Émouvant et poétique, un premier roman plein de charme par l’une des nouvelles voix de la littérature féminine. Ample et envoûtant, un premier roman qui entremêle les voix et les époques pour évoquer le déracinement, la force de l’amour et l’incroyable volonté de survie de ceux qui ont affronté les drames de l’Histoire. 
22 Britannia Road : c’est ici que Janusz, soldat polonais réfugié en Angleterre, s’apprête à retrouver sa femme Silvana et leur fils Aurek. Après sept ans de séparation, un nouveau pays, une nouvelle adresse pour se reconstruire loin de la Pologne dévastée. 
Mais sur le bateau qui la ramène, Silvana s’interroge : comment renouer le fil ? Et si Janusz ne les reconnaissait pas, elle et Aurek ? Et si l’amour n’était plus là ? 
Car la guerre a laissé des traces. L’exode, la faim et la souffrance ont imprimé de la tristesse dans les yeux de Silvana. Sans parler de leur fils Aurek, muet et méfiant devant ce père qu’il nomme l’Ennemi. Face au malaise, Janusz choisit le silence. 
Quelques lettres jaunies dans une boîte à chaussure, des soupçons qu’on refuse de formuler… Et un terrible secret qui pourrait bien détruire à jamais cette famille.

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C’est le genre de lecture dont on ne ressort pas indemne. Les deux protagonistes ont vécu la guerre, chacun à leur façon, chacun comme il pouvait. Et là, se retrouver face à face, essayer de reprendre le fil de la vie là où on l’a laissé sept ans avant, ce n’est pas toujours possible. Les jolies retrouvailles de la couverture ne transparaissent pas vraiment dans le texte, car ce sont deux étrangers qui se retrouvent. Et en quasiment une décennie, beaucoup de choses ont pu se passer…

Catégories : littérature anglaise, roman, guerre

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Les règles du jeu, Amor Towles, Albin Michel, 2012

Les règles du jeuVéritable phénomène d’édition aux États-Unis, le premier roman d’Amor Towles est un vibrant hommage au New York flamboyant de la fin des années 30, où les hommes avaient la mélancolie des héros de Fitzgerald et les femmes l’esprit des héroïnes de George Cukor.
Dactylo dans un grand cabinet juridique de Wall Street, Katey Kontent dissimule soigneusement ses origines. Intelligence mordante, nerfs d’acier, ambition, cette fille d’immigrés russes de Brooklyn s’est fixé comme objectif de rejoindre un jour les cercles dorés de Manhattan. Et l’aristocratique et séduisant banquier Tinker Grey, rencontré un soir de réveillon, va indirectement lui en ouvrir les portes avant de disparaître. Plus tard, le hasard remettra Tinker sur le chemin d’une Katey qui n’ignore alors plus rien des impitoyables règles du jeu.
« Un premier roman époustouflant, une voix qui tient de Francis Scott Fitzgerald et de Truman Capote mais a su trouver son identité. » Publishers Weekly

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Prix Fitzgerald en 2012, on ne sort pas indemne de ce roman. L’atmosphère de cette fin des années 1930 y est absolument saisissante. On y trouve à la fois cette nonchalance de l’entre-deux-guerres et en même temps ce regard critique et acérée sur une société en mutation. La jeunesse dorée se brûle les ailes bien vite, dans une frénésie dangereuse. Un beau portrait de l’Amérique de ces années.

Catégories : roman, littérature américaine, premier roman

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Le mystère de la chaussette orpheline et autres tracas du quotidien, Colombe Linotte, Éditions First, 2013

Colombe Linotte vit dans un monde parallèle. De ses crises de rangements compulsives aux embûches semées par Luluchatigré, la chatte diabétique, en passant par les velléités écologiques quelque peu draconiennes du Mâle, Colombe Linotte se débat quotidiennement dans un univers à la fois unique et totalement universel.
C’est au moment où j’ai fermé le robinet de la douche que j’ai réalisé que ma serviette était au premier étage. J’ai dû me rendre à l’évidence, on ne peut pas sécher entièrement son corps avec un disque de coton. Alors j’ai accepté l’inéluctable (mais j’ai quand même mis mes chaussons).
J’étais assez crédible en réunion puis ça m’a gratté sous la voûte plantaire. J’ai eu à peu près le même rire que Falkor le chien volant de l’Histoire sans fin.
J’avais le bras trop court, la vitre trop haute, la voiture trop loin ET MA CEINTURE. Il me semble aussi avoir vu une rivière de lave entre moi et le distributeur de tickets de parking.

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Colombe Linotte, c’est ce blog qui fait du bien aux zygomatiques. Et on s’y retrouve ! (notamment pour moi le coup du distributeur de tickets de parking qui est trop loin…) Le seul bémol c’est que je trouve qu’on y perd le côté un peu impromptu par rapport au blog, où on vient, on pioche une ou deux situations et on repart. Je ne suis pas sûre que la concentration dans un recueil ait rendu grâce à la fraîcheur de Colombe. Néanmoins, il faut noter que c’est un très joli objet, avec une fabrication de qualité.

Catégories : blog, quotidien

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Journal d’une courtisane, Priya Parmar, Presses de la cité, 2012

De marchande d’oranges à maîtresse du roi Charles II d’Angleterre. Londres, XVIIe siècle. Pour éviter de suivre le destin de sa sœur devenue prostituée, Ellen « Nell » Gwyn devient marchande d’oranges au théâtre royal de Covent Garden. Rapidement, les propriétaires du lieu remarquent son charme et sa finesse d’esprit, et lui offrent une place dans la compagnie. Dès lors, elle n’aura de cesse de grimper les échelons, de figurante à actrice principale. Bientôt, c’est l’attention du roi lui-même qu’elle retient. Charles II a la réputation d’être un souverain libertin, mais son coeur ne résiste pas longtemps à la personnalité flamboyante de Nell. Cependant, la cour voit d’un mauvais œil l’arrivée de cette femme moderne qui bouleverse les règles établies…
Une héroïne captivante qui a réellement existé : féministe avant l’heure, Nell a marqué son époque en usant de son influence auprès du roi pour accorder plus de droits aux femmes.

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Le résumé me plaisait bien, c’est une époque que je connais peu et j’étais plutôt curieuse, mais je trouve que le format de journal n’a pas aidé : on était complètement dans le personnage principal, sans aucun recul, sans vraiment de profondeur. L’écriture (peut-être est-ce du à la traduction) m’a semblé beaucoup trop contemporaine, résultat on ne rentre pas dans l’époque. J’aurais aimé davantage d’approfondissement du contexte historique, ça m’a manqué.

Catégories : littérature anglaise, journal, histoire

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Des pêches pour Monsieur le curé, Joanne Harris, Éditions Charleston, 2013

Vianne et Roux ont établi leur chocolaterie sur un bateau amarré aux quais de Seine. Avec leurs deux filles, la vie parisienne se déroule paisiblement. Mais il arrive que le passé s’immisce dans nos vies sans qu’on ne s’y attende. Alors que le ramadan débute, ce sont les morts qui viennent hanter Vianne. Une lettre d’une de ses anciennes amies lui est confiée après la mort de cette dernière. Celle-ci lui demande de retourner à Lansquenet, le village où, il y a huit ans, la jeune femme a ouvert sa première chocolaterie. Entre souvenirs intimes et immersion dans une culture qu’elle ne connaît pas, Vianne va se construire et découvrir ce qui lui manquait tant : l’acceptation de la foi, quelle qu’elle soit.

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On est assez intrigué par ce qui a pu se passer après Chocolat, et on retrouve nos héros avec pas mal d’impatience ! Vianne et Roux ont eu une petite fille un peu étrange, Rosette, mais à laquelle on s’attache très vite. En revanche, s’il y a un point qui m’a un peu gênée, c’est que cette histoire est bien plus encrée dans la modernité que Chocolat : Anouck a un portable et… un compte Facebook. Autant le premier tome était un peu hors du temps, autant là on se retrouve en plein XXIe siècle sans vraiment de transition. Mais il est vrai que je n’ai pas lu le second tome, Le Rocher de Montmartre (éditions Baker Street). C’est peut-être pour cette raison que j’ai été moins enchantée par ce titre.

Catégories : littérature anglaise, Chocolat

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Les yeux jaunes des crocodiles, Katherine Pancol, Albin Michel, 2006

Ce roman se passe à Paris. Et pourtant on y croise des crocodiles.Ce roman parle des hommes. Et des femmes. Celles que nous sommes, celles que nous voudrions être, celles que nous ne serons jamais, celles que nous deviendrons peut-être.Ce roman est l’histoire d’un mensonge. Mais aussi une histoire d’amours, d’amitiés, de trahisons, d’argent, de rêves.Ce roman est plein de rires et de larmes.Ce roman, c’est la vie.

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Quelle déception ! Après en avoir tant entendu parler, après avoir lu tant de critiques, je me suis retrouvée avec une histoire bien loin d’être passionnante, celle de Joséphine et Antoine, qui décident de divorcer. Joséphine, chercheuse en histoire, a toujours été moins jolie et pétillante qu’Iris, sa sœur. Mais lorsque celle-ci déclame devant le tout-Paris lors d’une soirée mondaine qu’elle va écrire un livre sur le XIIe siècle (période de prédilection de sa sœur), et vient lui demander qu’elle l’écrive à sa place en échange des bénéfices. Le pitch était assez sympa, mais la mayonnaise n’a pas pris. C’est un texte qui n’est ni drôle, ni triste, ni… rien. Passez votre chemin.

Catégories : littérature française, best-seller

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Chocolat, Joanne Harris, Éditions Charleston, 2013

À Lansquenet, petit village perdu quelque part en France, mis à part les sempiternels sermons du sombre Reynaud, le curé intégriste de la paroisse, il ne se passe jamais rien. Alors, quand Vianne Rocher et sa fille Anouk décident de s’y installer pour ouvrir une chocolaterie, c’est tout le village qui se met à jaser. Ce qui est assez facile : Vianne n’est pas mariée, elle ne va pas à l’église, et même, elle ose ouvrir sa boutique de délices en plein carême ! Cela fait d’elle la cible idéale pour ce pauvre Reynaud et sa troupe de grenouilles de bénitier. Mais, contre toute attente, Vianne semble très bien s’intégrer dans le village ensorcelé par ses douceurs : ç’en est trop pour ses adversaires, qui vont tout faire pour lui barrer la route, allant jusqu’à la traiter publiquement de sorcière. Mais sur ce point, peut-être n’ont-ils pas tout à fait tort…

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J’avais vu le film il y a des années, et je ne pensais pas m’en souvenir du tout. Et pourtant, au fur et à mesure des pages, on se rappelle de petites choses, et ça finit presque par en devenir un peu gênant : on a l’impression de relire une histoire dont on connaît déjà la fin. Personnellement, c’est une sensation que je n’aime pas, hormis lorsque je me replonge dans l’un de mes livres préférés. C’est donc resté une lecture en demi-teinte, malgré l’histoire sympathique et quelques personnages attachants.

Catégories : littérature anglaise, best-seller, film

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Irrésistible ! (L’intégrale), Meg Cabot, Wiz, Albin Michel, 2013

Heather Wells, ex-lolita de la pop, ne veut plus être victime de la mode. Sa vie d’avant, les paillettes et les larmes, non merci ! Avec son nouveau job, elle s’en donne à cœur joie. Quoi de mieux que des meurtres à élucider et des coupables à mettre en prison ?
De plus, le sublime garçon qui l’héberge – Cooper – est détective.
Imprudente et sexy, amoureuse et insolente, elle fait tourner la tête à tout le monde.
Cooper lui-même commence à fondre.
Jusqu’à susciter une irrésistible envie de lui dire oui !

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Heather Wells est ronde (ce qui ne se voit pas trop sur la robe de la couverture…), son ex-petit copain collant est le frère de son colloc, et la célébrité, très peu pour elle ! Embauchée dans une résidence étudiante, elle se retrouve au milieu de meurtres de certains de ses pensionnaires… C’est mignon, mais sans grand engouement. L’héroïne est vraiment caricaturale, l’amour de sa vie est beau et tout et tout, et son ex-petit ami est un vrai connard. Bref, un trio qui n’a rien d’inédit.

Catégories : littérature américaine, chick-lit, suspense

4 thoughts on “Mini-critiques 5

    • Ce qui m’a dérangée dans Les Pêches, c’est surtout le gap entre l’époque de Chocolat (qui pourrait presque être, en exagérant, de la fin XIXe siècle) et Anouck et Facebook de l’autre côté ! Par contre j’ai vraiment apprécié le petit personnage de Rosette, je trouvais qu’avec elle on revenait un peu dans le cocon du premier titre. Après je suis un peu comme toi, je n’ai pas été plus emballée que ça.
      Les deux autres titres dont tu parles, par contre, te font rentrer à chaque fois dans un contexte historique bien particulier, et sont loin de laisser indifférent !
      Bonne soirée à toi aussi 🙂

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