Lectures de janvier 2024

Nouveau post pour faire un petit débrief de mes lectures du mois précédent.

Une belle moisson ce mois-ci !

Love on the brain

Oui, c’était un colosse taciturne, maussade et sombre. Il était secret, introverti. Il avait un tempérament réservé et distant. Je ne pouvais exiger de lui qu’il m’apprécie, et n’en avais aucune intention. Toutefois, s’il pouvait être courtois, poli, même aimable avec tous les autres, il aurait pu faire un effort avec moi, aussi. Mais non – à l’évidence, Levi Ward me méprisait, et, face à une telle haine…

Eh bien. Je n’avais d’autre choix que le haïr en retour.
 

Comme une Jedi vengeresse aux cheveux violets rétablissant l’équilibre dans un univers d’hommes, Bee Königswasser vit selon une règle simple : Que ferait Marie Curie ? Si la NASA lui proposait de diriger un projet de neuro-ingénierie, Marie accepterait sans hésitation ! Mouais. Mais la mère de la physique moderne n’a jamais eu à co-diriger avec Levi Ward… son ennemi juré de fac. Séduisant et ténébreux (évidemment). Qui s’est toujours tenu à des années-lumière de distance d’elle. Pourtant, peu après son arrivée à Houston, Bee jurerait voir Levi s’adoucir pour devenir un allié… tout en la dévorant de ses yeux verts. Tous les neurones de Bee sont en ébullition ! Lorsqu’elle doit vraiment passer à l’action et mettre son cœur en jeu, seule une question compte : Que fera Bee Königswasser ?

Une romance assez mignonne, mais pas un coup de coeur. 

Au revoir là-haut

Sur les ruines du plus grand carnage du XXe siècle, deux rescapés des tranchées, passablement abîmés, prennent leur revanche en réalisant une escroquerie aussi spectaculaire qu’amorale. Des sentiers de la gloire à la subversion de la patrie victorieuse, ils vont découvrir que la France ne plaisante pas avec ses morts…
Fresque d’une rare cruauté, remarquable par son architecture et sa puissance d’évocation, Au revoir là-haut est le grand roman de l’après-guerre de 14, de l’illusion de l’armistice, de l’État qui glorifie ses disparus et se débarrasse de vivants trop encombrants, de l’abomination érigée en vertu.
Dans l’atmosphère crépusculaire des lendemains qui déchantent, peuplée de misérables pantins et de lâches reçus en héros, Pierre Lemaitre compose la grande tragédie de cette génération perdue avec un talent et une maîtrise impressionnants.

Un roman presque « à l’ancienne » dans son écriture. Une fresque qui donne envie de découvrir la suite avec des personnages attachants et des descriptions qui tordent le ventre.

Les MacCoy 2 L'ours et le taureau

Après avoir découvert le terrible secret de Caleb MacCoy, Phèdre a rejoint le château de Dunvegan pour enfin prendre possession de l’héritage de son père. Désormais à la tête des MacLeod, elle découvre la vie de chef de clan… Mais sa position est fragile : depuis son fief d’Inveraray, le bourreau de son enfance, Henry Campbell, est à l’affût de la moindre opportunité pour la faire chuter…
Et pour cela, il est prêt à se servir de Caleb. Car aux yeux des clans, Phèdre est toujours la Pupille de ce dernier, et elle est donc censée respecter ses ordres…

Bon… Pas encore le coup de coeur pour cette série. Je ne sais pas encore si je continue, si je persévère, ou si je stoppe. 

Musée

Qui regarde qui ? …

Entre les statues de marbre et les tableaux de maîtres, les visiteurs du musée d’Orsay posent tantôt des yeux admiratifs, tantôt un regard perplexe sur les chefs-d’œuvre qui bordent les allées. Ils échangent dans un murmure discret et continuent leur déambulation. Mais lorsque les portes du musée d’Orsay ferment et que la nuit tombe, les sculptures et les peintures quittent la pose, descendent de leur socle, s’animent, se détendent, se mettent à se raconter, s’interrogent ou commentent ce qu’elles ont pu voir ou entendre au cours de la journée. L’Olympia de Manet, qui en a peut-être assez de passer sa vie allongée, déserte sa couche ; les Raboteurs de parquet de Caillebotte, fatigués, délaissent les lattes du parquet ; et Héraclès se dirige, comme à son habitude, tout droit vers sa pièce favorite : les toilettes. Certains se retrouvent pour dresser un portrait peu flatteur des visiteurs indélicats ; d’autres, désabusés, s’assoient pour observer l’absurdité du monde à travers les vitraux de la grande horloge. D’autres encore accueillent les nouveaux venus, car les collections s’agrandissent ! Au petit matin, toutes les œuvres regagnent leur socle ou leur cadre et reprennent la pose avant l’ouverture des portes. Un quotidien au musée où l’on découvre que tour à tour, les rôles s’inversent. Que peuvent bien penser de nous les peintures et les sculptures à force de nous observer et de nous écouter dans les couloirs et les salles d’un musée tout au long de la journée ?… Ce que de jour les « regardeurs » disent des regardés, et surtout ce que de nuit les regardés racontent des « regardeurs ». Le lecteur devient témoin et spectateur d’un quotidien aussi bien nocturne que diurne dans le musée.

Fin observateur, Christophe Chabouté signe un album plein de poésie qui nous invite à réfléchir sur notre rapport à l’art, nos certitudes et à la manière dont nous percevons le monde. Se jouant des visiteurs mais jamais du lecteur, il laisse place à la contemplation avec humour et sensibilité.

Aucune idée de ce que je pense de ce roman graphique ! Le trait est beau, certains passages très poétiques, mais je ne sais pas, je pense que je suis passée à côté.

Il est des évidences qui s’invitent dans nos vies avec la force d’une bourrasque et qui, sans prévenir, repartent en emportant avec elles nos certitudes et ce sentiment si fort d’être vivant. Le temps répare les cœurs, dit-on. Vraiment ? Valentine, elle, des années après sa rupture avec Jean, et malgré une douce vie de famille, croit encore trop souvent apercevoir au détour d’une rue l’homme qui jadis l’a fait chavirer. Il est temps que cela cesse. C’est donc déterminée qu’elle le recontacte, des années après, pour lui donner rendez-vous dans un café afin de refermer ce chapitre de leur vie avec plus de sérénité. Mais lorsque les anciens amants se retrouvent, la vérité les saisit : rien, absolument rien, n’a changé. Quelle est donc la nature de ce lien si spécial, comme animé par une force incontrôlable ? Que révèle-t-il de leur mission de vie ? Quel dernier choix s’apprêtent-ils à faire ? Et s’il s’agissait d’une rencontre karmique ?
À travers dix destins croisés, de Paris à Venise, de la Rome antique à San Francisco, plongez dans la folle épopée de deux âmes qui tentent à chaque époque de s’aimer.

Un mignon petit roman, bien construit, avec de jolis sentiments.

1814 Sydney When Mary Greenway, freshly arrived from the old country, steps into the maelstrom of Sydney Town with three children at her skirts, she has high hopes of a new beginning, despite having little money and a husband in irons. After all, the sudden death of her sadistic first husband has meant freedom from her gilded cage and Francis Greenway is an architect of some promise, under the protection of Admiral Phillip himself.
Mary herself is a woman of great resources and an even greater creative passion, a passion that will surely burn through anything that the filthy, burgeoning, vitality of colonial Sydney can throw at her. Soon ensconced in a tiny cottage in George Street, Mary sets about moulding a life for her family from the unpromising clay of this new colony, with a determination fired in equal parts by guilt for her disastrous past action that nearly brought ruin to them all and desire to see her true calling realised.
When she is befriended by Elizabeth Macquarie it seems that fate is smiling on them with the promise of a better life in her grasp. But fate is a difficult mistress and with past secrets to keep, and current betrayals on the brink of discovery, the stakes are higher than ever. With Mary’s grip on this new life slipping, will her past lies come back to haunt her?

Un roman un peu décevant. Déjà le résumé va très loin dans l’histoire, et je n’ai pas été complètement transportée, malheureusement.

« Ce livre est à la fois une danse, un chant et un éclat de lune, mais par-dessus tout, l’histoire qu’il raconte est, et restera à jamais, celle de la Petite Indienne. »

La Petite Indienne, c’est Betty Carpenter, sixième de huit enfants. Parce que sa mère est blanche et son père cherokee, sa famille vit en marge de la société. Avec ses frères et sœurs, Betty grandit bercée par la magie immémoriale des histoires de son père, au cœur des paysages paisibles de l’Ohio. Mais les plus noirs secrets de la famille se dévoilent peu à peu. Pour affronter le monde des adultes, Betty découvrira le pouvoir réparateur des mots.

Un roman qui tord le ventre. Une très belle écriture, mais la description d’une jeunesse extrêmement violente, celle de Betty. 

Twyla et Roberta ont huit ans lorsqu’elles se rencontrent au foyer de St-Bonaventure. L’une est noire; l’autre est blanche. (Mais laquelle est laquelle? Nous ne le saurons jamais…) Quatre mois durant, les deux fillettes resteront inséparables, avant que la vie ne les éloigne. Des années plus tard, elles vont se recroiser brièvement, à plusieurs reprises, chaque fois dans des circonstances très différentes. Des retrouvailles souvent malaisées, jetant une lumière trouble sur un épisode de leur enfance, une scène en apparence anodine mais dont le souvenir ne les a jamais quittées – si tant est que ce souvenir soit fidèle à ce qui s’est réellement passé ce jour-là…

Je lis rarement des nouvelles, mais celle-ci m’a été conseillée. L’écriture de Toni Morrison est magnifique, ciselée. Cette histoire est étonnante, mais je préfère vraiment les romans. Je suis toujours un peu frustrée par la nouvelle, il me manque souvent quelque chose, et ici c’est un peu le cas.

An exhilarating, brutally candid saga about sexuality and war, tenderness and trauma, young desire and fierce hate, as a teenage boy’s unexpected, complicated relationship with a Nazi officer in a WWII death camp is resurrected in 1960s New York City.

We Are Only Ghosts depicts queer love against the horrors of death camps and the psychosis of those who got out alive—haunted forever by those who did not—balancing the violence and hatred of war and its aftermath with many poignant moments of tenderness and joy. For readers of A Little Life by Hanya Yanagihara, The Heart’s Invisible Furies by John Boyne, and Young Mungo by Douglas Stuart.

New York City, 1968:The customers at Café Marie don’t come just for the excellent coffee and pastries. They come for the sophisticated ambiance, and the illusion of being somewhere other than a bustling, exhausting city. Headwaiter Charles Ward helps create that illusion through impeccable service—unobtrusive, nearly invisible, yet always watchful.
It’s a skill Charles honed as a young Jewish boy in war-torn Europe, when avoiding attention might mean the difference between life and death. But even then, one man saw him all too clearly—a Nazi officer who was both his savior and tormentor.
At seventeen, Charles was deported to Auschwitz with his family. There he was singled out by Obersturmführer Berthold Werden, who hid him in his home. Their entanglement produced a tortured affection mixed with hatred that flares to life again, decades later, when Berthold walks into Café Marie.
Drawn back into Berthold’s orbit, Charles is forced to revisit the pain and the brief, undeniable pleasures of the life he once knew. And if he acts on his growing hunger for revenge, will he lose his only tether to the past—the only other witness to who he was and everything he endured—or find peace at last?

Un roman bouleversant même si ce n’est pas un coup de coeur pour moi. J’ai été très gênée par la relation entre Charles et Berthold, ce qui est bien sûr l’un des buts du roman. C’est une histoire qui reste en tête, mais avec cette idée de mal-être. Pour le moment je ne sais pas trop quoi faire ni quoi penser, je pense que je dois encore « digérer » ce roman.

« Une place pour chaque chose et chaque chose à sa place. » Telle est la devise de Sarah, qui s’est efforcée de construire sa vie en accord avec ce principe simple, à force de Post-it et de to-do lists. Mais dans ce mécanisme en apparence bien huilé se cache un grain de sable qui pourrait tout faire basculer…

Le jour où elle apprend que sa soeur est hospitalisée dans un état catatonique, à peine quelques jours après lui avoir laissé un message énigmatique, Sarah se rend immédiatement à son chevet. En retrouvant Aigues-Mortes, la ville de leur enfance, qu’elle a fuie vingt ans auparavant, c’est comme si tout son passé refaisait surface. Les terreurs nocturnes qui l’assaillent et les ombres qui l’obsèdent sont plus présentes que jamais… mais c’est peut-être enfin l’occasion de les affronter pour trouver sa place à elle.

Un roman bien écrit, une histoire dont on devine les aboutissants assez rapidement, mais qui se laisse lire.

Flora savoure ses vingt ans avec fougue. Elle s’étourdit de dépaysements, d’art et d’amour passionné avec Malik. À l’occasion d’un voyage à Séville, celui-ci lui expose la théorie des azulejos: ces petits carreaux de céramique qui habillent les palais d’Espagne symbolisent nos choix de vie. Assemblés en fresque, ils célèbrent la liberté et l’imprévisibilité. En mosaïque, ils évoquent une existence rationnelle et rassurante.
Flora mise sur la fresque, par-dessus tout, sans compromis.
Ses convictions volent en éclats lorsque Malik l’abandonne du jour au lendemain et qu’une trahison familiale éclate. Flora s’impose alors une «vie en mosaïque» en espérant que ses renoncements lui permettront de vivre sans plus souffrir.
Dix ans plus tard, Flora, partage un loft avec un fiancé absent. Elle a tout, mais elle ne ressent plus rien. Appuyée par sa précieuse amie Mathilde, Flora choisit d’apprivoiser ses ambiguïtés et s’accorde cinq jours à New York pour y trouver tous ses possibles.
Et s’il suffisait d’aligner les azulejos au gré de son cœur pour retrouver le goût et la capacité d’aimer?

Un joli roman, pour bien finir le mois !

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