Nouveau titre lu dans le cadre du Challenge de A à Z : cette fois-ci c’est la lettre E qui vous est présentée !
Amis des Bisounours, des licornes et des arcs-en-ciel, passez votre chemin. Ce titre vous mettra dans une espèce de mal-être très désagréable, qui continue même après avoir reposé le livre.
Le narrateur, Nicolas, est auteur. Déjà, on a l’impression de se trouver dans un méta-texte, on ne sait trop quelle est la frontière entre la réalité et la fiction (même si, bien sûr, le je de la narration est rarement le je de l’auteur. Quoique. Mais nous n’allons pas rentrer dans ces débats qui animent la Sorbonne depuis des siècles).
Ce Nicolas donc est un auteur à succès, en froid avec son père, pas vraiment beaucoup plus chaleureux avec sa mère. Ses précédents livres sont tous complexes, tourmentés, sanglants. Pour son prochain livre, il lui est conseillé de se pencher sur l’affaire Morimoto, un Japonais cannibale ayant dévoré sa compagne en 1981, année de naissance de Nicolas. Vont venir se greffer à ce noir projet les révélations de son père sur sa famille, des parties de chasse sexuelle avec son amie d’enfance, et l’histoire d’une famille de bourreaux de père en fils, le tout dans une descente aux enfers qui vous glacera jusqu’à la moelle, tout en vous faisant prendre conscience du parallèle avec l’écriture, cet accouchement des mots qui se fait rarement sans douleur.
Un livre dont on ne ressort pas indemne.
La dévoration, Nicolas d’Estienne d’Orves, Albin Michel, 2014
Il me tente beaucoup ! Je suis curieuse de voir à quelle sauce le lecteur est mangé !
C’est vraiment gore hein ! 😉